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Cultes des samedi 20 avril et dimanche 21 avril 2024 – Môtiers et St-Sulpice

by sur 24 avril 2024

Textes bibliques :

  • 1 Jean 3, 1-2
  • Jean 10, 11-18

Prédication de Patrick Schlüter

Je suis le bon berger. Mes brebis écoutent ma voix. Je les connais et elles viennent à ma suite.

Un berger qui conduit ses brebis. Voilà une image très évocatrice. Peut-être a-t-elle évoqué en vous des souvenirs de promenade, des images, des souvenirs de catéchisme, d’histoires bibliques ou autres.

A travers cette image du bon berger et de son troupeau, Jésus évoque des questions fondamentales de nos vies :

–    la sécurité : de quoi ai-je besoin pour me sentir en sécurité, bien avec moi-même et avec

     les autres ?

–    la direction à donner à ma vie : à qui faire confiance, sur quoi fonder son existence ? Finalement, qui est le berger de ma vie ?

–    la relation aux autres : qui suis-je par rapport aux autres ? Quelle est ma place de brebis,

     unique et particulière par rapport au troupeau souvent dispersé des humains ?

Ces questions, je crois que nous les partageons tous.

Dans ce temps de Pâques, le Christ ressuscité s’offre comme le bon berger qui veut donner un sens et une direction à nos vies parce que, quelle que soit la taille du troupeau, c’est chacun et chacune d’entre nous qui sommes important pour Dieu. Comme un berger connaît ses brebis, le Christ nous connaît personnellement et nous invite à entrer en relation avec lui.

En plus de la dimension très personnelle du lien que le Christ veut avoir avec chacun, il y a aussi la dimension communautaire du troupeau qui est bien présente. L’Église, c’est le lieu du rassemblement. Si l’on croit seul, dans son coin, on peut sans doute vivre un lien profond au Christ, mais on perd la dimension de la communauté, du troupeau. En côtoyant l’autre qui vit sa propre relation au Christ, je peux enrichir la mienne, comprendre encore mieux qui est le berger qui conduit ma vie.

Ce n’est pas tout. Il y a encore une dimension universelle qui apparaît. 2 troupeaux sont rassemblés sous la direction d’un seul berger. L’évangile de Jean évoque ainsi sans doute les Juifs et les païens appelés à croire en Jésus-Christ et être rassemblés dans la même Église, à être en lien avec le même Berger venu pour chercher chaque être humain de cette terre.

Aujourd’hui, le monde est bien mal pris avec cette dimension universaliste. Tant en Russie, en Ukraine, en Palestine, en Israël, en Iran et tant d’autres lieux encore, ce sont des graines de haine qui sont semées. L’accueil de celui qui est différent est aussi difficile chez nous, dans de nombreux domaines. La peur et la précarité conduisent parfois à un repli identitaire.

L’évangile de Jean est bien conscient des difficultés de rassembler un troupeau, de réunir les chrétiens entre eux et de témoigner au monde de l’amour de Dieu pour chacun et chacune. Rassembler des Juifs et des païens dans un seul troupeau fut déjà un des grands défis des premiers chrétiens.

Cette image des troupeaux rassemblés sous la conduite d’un même berger nous invite à ne pas fermer notre cœur à l’autre, à laisser une porte ouverte à l’espérance qu’en Dieu, un avenir est possible, aussi parce que quelque chose est semé dans les cœurs de ceux qui se mettent en route à la suite du Bon Berger.

Cela nous invite à retenir la critique facile qui blesse et juge et aussi à nous réjouir de chaque geste qui rassemble, de chaque signe d’espoir qui est semé. Avec l’aide du Christ, c’est non seulement possible, mais aussi absolument nécessaire dans ce que le monde vit aujourd’hui !

Aujourd’hui, Jésus est toujours ce berger qui murmure notre nom à nos oreilles et nous appelle à la vie.

Dans la façon dont Jésus décrit le rôle du berger, il y a beaucoup d’élément de liberté et d’espace. D’abord, le berger appelle les brebis, chacune par son nom et il les mène dehors dans les pâturages. Le rôle du berger n’est pas de mener les brebis à l’enclos, mais de les guider à l’extérieur au grand air. Celui qui est relié au Christ reçoit comme un point de repère, un élan qui lui permet d’aller librement dans la vie et de savoir s’y repérer. C’est comme un nouveau regard sur l’existence qui est donné, un regard qui permet de découvrir les beautés de la vie, parce que la vie est habitée de la présence de Dieu.

J’aimerais vous les laisser en conclusion de ce message une citation de Mère Teresa, une religieuse catholique, active parmi les déshérités en Inde :

« Jésus veut que je vous dise encore combien il a d’amour pour chacun d’entre vous, au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Je m’inquiète de ce que certains d’entre vous n’aient pas encore vraiment rencontré Jésus – seul à seul – : vous et Jésus seulement. Nous pouvons certes passer du temps à la chapelle, mais avez-vous perçu – avec les yeux de l’âme – avec quel amour il vous regarde ? »

Amen.

From → Prédications

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