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Garder son esprit d’enfant

by sur 11 juin 2024

Message du 9 juin 2024, St Sulpice

Psaume 131

Seigneur, je suis sans prétention,

mon regard ne manifeste pas d’ambition.

Je ne vise pas la grandeur, ni ce qui est trop haut pour moi.

Au contraire, je reste calme et tranquille,

comme un jeune enfant près de sa mère.

Comme cet enfant, je suis apaisé.

Israël, compte sur le Seigneur, dès maintenant et toujours.

 Marc 10, 13-15

13 Des gens amenaient des enfants à Jésus pour qu’il les touche, mais les disciples leur firent des reproches.

14 Quand Jésus vit cela, il s’indigna et dit à ses disciples : « Laissez les enfants venir à moi ! Ne les en empêchez pas, car le règne de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent.

15 Je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui ne reçoit pas le règne de Dieu comme un enfant ne pourra pas y entrer. »

Introduction

Au vu des circonstances (Cyprien Mbassi absent), je me suis permise de « recycler » une ancienne prédication ! Mon choix s’est porté sur un message que j’avais donné à …. Corgémont en 2016 ! Une jolie façon de faire un clin d’œil au passé, présent et futur (Corgémont sera la future paroisse de Patrick Schlüter !)

Prédication de Véronique Tschanz Anderegg

Le thème de ce culte m’était venu à la suite d’une discussion avec une résidente d’un home de St-Imier… on parlait de nos bêtises d’enfants… je ne résiste pas à l’envie de vous raconter une de ses bêtises : quand elle était petite, cette gentille dame donnait du pain gorgé d’alcool fort aux poules. Et celles-ci repartaient en tanguant dans le poulailler !!

Pendant que l’on se racontait nos bêtises respectives, m’est revenu ce texte de Marc où Jésus non seulement bénit les petits enfants, mais où il enseigne à ses disciples que seuls ceux qui ont l’attitude des petits enfants pourront entrer dans le Royaume…et je me disais que non, décidément, ce n’était pas pour leur innocence, leur pureté et leur sagesse que les enfants étaient cités en exemple !

Alors en quoi les enfants sont-ils des modèles de croyants ?

J’ai relevé 4 caractéristiques liées aux enfants qui pourraient nous aider à comprendre ce texte.

1. CAPACITE A ACCUEILLIR LES NOUVEAUX SAVOIRS

      A sa naissance, un enfant ne sait rien, mais il est capable d’intérioriser un nombre de connaissances impressionnant : téter, se retourner, se dresser, marcher, manger.

      Plus tard, ses questions, ses découvertes, ses révoltes, ses doutes bousculent nos certitudes et nous mettent parfois mal à l’aise.

      C’est parce que l’enfant n’est pas encore enfermé dans un schéma fixe et définitif.

      Dans le texte de Marc, les disciples font barrage devant ces gens qui amènent des enfants à Jésus. Les disciples pensent qu’ils ont tout compris de Jésus et de son savoir. Ils estiment que ce trésor leur appartient, qu’ils le méritent.

      Jésus s’insurge contre cette pensée : par son ouverture aux enfants, il fait savoir à ses disciples que la vie est faite de nouveautés, de nouvelles relations, de nouvelles questions, de nouveaux visages. La vie est un mouvement perpétuel de doutes et de foi, de morts et de résurrections.

      Les enfants sont une belle image de la vie qui devrait être une farandole de questionnements et de centres d’intérêts nouveaux.

      2. ETRE INTERDEPENDANTS

      Un bébé ne peut pas se débrouiller par ses propres moyens : il doit être nourri, habillé, lavé, porté. Bref, il est dépendant de son entourage, et ce, jusqu’à parfois très tardivement !

      Le travail des parents sera d’amener leur enfant à l’indépendance. Le petit garçon saura attacher ses lacets à la petite école, il pourra lire et écrire en 3H, il prendra le train seul pour aller à l’école secondaire, il saura se cuire des pâtes à la fin de sa scolarité et il apprendra à ranger ses affaires à l’armée !

      Jésus prend l’exemple des enfants pour nous rappeler que tout ne dépend pas de nous dans notre vie, nous sommes interdépendants les uns des autres. Et dans la perspective chrétienne, nous recevons tout de Dieu.

      3. L’AUDACE

      Un enfant est capable de toutes les audaces : escalades en tous genres, mélange des couleurs, des styles.

      Il possède ces audaces parce qu’il n’est pas encore prisonnier des carcans qui risquent de brider sa créativité, sa spontanéité.

      Ce sont ses audaces successives qui permettent à l’enfant de grandir : se mettre sur ses jambes et faire ses premiers pas, prendre la cuillère pour manger seul, chanter en public, oser exprimer ses opinions…

      Le Royaume de Dieu est pour celles et ceux qui font le choix audacieux de ne pas scléroser leur existence, mais qui restent disponibles à autre chose que leur nombril. Pour celles et ceux qui demeurent ouverts à d’autres pensées, d’autres regards, d’autres intérêts que les leurs.

      4. CONFIANCE

      Les enfants ont la capacité extraordinaire de faire confiance à leurs parents, telle l’histoire de cet enfant qui voit un grand crucifix dans une église. Sa grand-mère lui explique ce que cela représente, et le garçonnet dit : « ça ne me serait jamais arrivé à moi ! – Pourquoi ? Parce que si j’avais été dans cette situation, mon père serait venu tout de suite me chercher !

      Cette confiance est à la fois belle et problématique…

      Problématique, parce que nous ne pouvons pas exiger n’importe quoi de Dieu. Il n’est pas un faiseur de miracles à notre service.

      Mais cette histoire est également belle, car elle paraphrase les mots du Psalmiste : « que rien ne t’inquiète, que rien ne t’effraye ; lâche prise et sache que tout passe ; Dieu lui, demeure ; Dieu seul suffit »

      A l’image de l’enfant, pour entrer dans le Royaume, il faut placer sa confiance en Dieu, mais ne pas s’illusionner que notre chemin de vie sera plat et sans embûches !

      Le Royaume n’est pas un 4ème pilier pour l’après-vie ! Il n’est pas une belle promesse destinée à nos disparus. Il est à vivre ici et maintenant.

      Pour ce faire, Jésus nous encourage à ne pas construire un royaume par nos propres forces, mais à accueillir ce que Dieu nous offre, en termes de situation de vie, de dons personnels, de rencontres, d’engagements, de nouveaux savoirs, d’audace et de confiance.

      Le Christ nous invite à retrouver l’esprit de l’enfant qui sommeille en nous.

      Amen

      From → Prédications

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